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chaib zohra

29 décembre 2008

la linguistique

Définitions premières [modifier]

Définition de la structure [modifier]

Une structure est « une entité de dépendances internes » (Hjelmslev[1]). La structure s'oppose ainsi à l'atome (au sens linguistique), qui n'entre dans aucune relation de dépendance avec un autre atome.

Le terme apparaît dans les Travaux du Cercle linguistique de Prague, I, Prague, 1929 : Roman Jakobson, S. Karcevsky et N. Troubetzkoy y préconisent pour la linguistique « une méthode propre à permettre de découvrir les lois de structure des systèmes linguistiques et de l'évolution de ceux-ci ».

Définition du structuralisme [modifier]

D'après Émile Benveniste s'appuyant sur les travaux de Saussure et du Cercle de Prague auxquels il fait largement référence[2], le structuralisme est l'hypothèse selon laquelle on peut étudier une langue en tant que structure.

Cette hypothèse est justifiée par le fait que le système de la langue est « relatif » et « oppositif » (Saussure). Chaque élément n'existe que par sa relation et son opposition à d'autres éléments.

Par exemple, [bu] et [vu] (bout et vous) sont deux mots différents en français parce que [v] s'oppose à [b]. Mais en espagnol, cette opposition n'existe pas, [v] et [b] étant un seul et même phonème. On voit dès lors que « le contenu sensoriel de tels éléments phonologiques est moins essentiel que leur relation réciproque au sein du système »[3].

Fondateurs du structuralisme en linguistique [modifier]

Extensions ultérieures de la définition du structuralisme [modifier]

Le structuralisme, à l'origine hypothèse linguistique, a donné son nom à plusieurs courants de pensées dans des disciplines qui n'ont rien à voir avec la linguistique. Aujourd'hui le terme est très répandu et sa définition varie d'une discipline à l'autre.

D'une manière générale, la structure possède une organisation logique mais implicite, un fondement objectif en deçà de la conscience et de la pensée. En effet, tout structuralisme repose sur un double statut des structures, à la fois irréel (comme forme abstraite d'organisation) et réel (comme réalisation concrète). Par conséquent, le structuralisme vise à mettre en évidence ces structures inconscientes par la compréhension et l'explication de leurs réalisations sensibles.

Hors de la linguistique, les principaux auteurs et penseurs structuralistes sont :

Les principaux auteurs et penseurs post-structuralistes sont : Michel Foucault, un philosophe qui renouvelle l'épistémologie, le philosophe Jacques Derrida et le sociologue Pierre Bourdieu.

Théorie [modifier]

Pour les structuralistes, les processus sociaux sont issus de structures fondamentales qui sont le plus souvent inconscientes. Ainsi, l'organisation sociale génère certaines pratiques et certaines croyances propres aux individus qui en dépendent.

Cette théorie s'appuie sur la linguistique, Ferdinand de Saussure ayant montré que toute langue constitue un système au sein duquel les signes se combinent et évoluent d'une façon qui s'impose à ceux qui la manient.

S'inspirant de cette méthode, le structuralisme cherche à expliquer un phénomène à partir de la place qu'il occupe dans un système, suivant des lois d'association et de dissociation (supposées immuables) :

« Si l'activité inconsciente de l'esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs et civilisés, comme l'étude de la fonction symbolique, il faut et il suffit d'atteindre la structure inconsciente, sous jacente à chaque institution et à chaque coutume, pour obtenir un principe d'interprétation valide pour d'autres institutions et d'autres coutumes. »
    — (Claude Lévi-Strauss)

Critiques [modifier]

Après avoir joui d'une position institutionnellement dominante et d'une presque unanimité dans le milieu universitaire français, le prestige de l'anthropologie structurale s'effrite régulièrement depuis la fin des années 80 et, avec elle, l'ethnologie et l'anthropologie françaises, coupées de leur héritage maussien (voir Marcel Mauss) ainsi que des importants développements qu'ont connu ces disciplines ailleurs et notamment en Angleterre et aux États-Unis depuis le milieu des années 80.

Selon ses critiques, le structuralisme se serait depuis le début dérobé aux règles les plus élémentaires de la pratique scientifique en érigeant ses hypothèses de départ (la généralisation du modèle linguistique saussurien à l'ensemble des domaines de l'existence sociale, l'inconscient structural, son universalité) en dogmes que la recherche structuraliste ultérieure ne mettrait plus en question.

Plus gravement encore, la théorie structuraliste de Lévi-Strauss serait, selon Robert Jaulin, entachée d'un ethnocentrisme élémentaire car elle reproduirait le schème prophétique du monothéisme : ce ne serait plus un Dieu unique qui régirait le destin de l'humanité mais bien plutôt un "Inconscient Structural", toujours le même derrière la diversité apparente mais, pour l'essentiel, illusoire des cultures. Celles-ci, ainsi que les personnes et les groupes humains, ne seraient que des pantins, et leurs mythes et leurs systèmes de parenté, des gloses cryptées du Verbe Immuable des Structures de l'Inconscient dont seule l'illumination structuraliste détiendrait les clés.

Pour Jean Piaget[4], le structuralisme "est bien une méthode et non pas une doctrine" et "le danger permanent qui menace le structuralisme (...) est le réalisme de la structure sur lequel on débouche sitôt que l'on oublie ses attaches avec les opérations dont elle est issue". Car pour lui "il n'existe pas de structure sans une construction, ou abstraite ou génétique", ce qui est d'ailleurs le point de vue constructiviste.

Ouverture [modifier]

Le structuralisme est l'une des sources de la systémique, une science apparue dans les années 1950 qui considère ces objets d'études selon un approche globale (ou holiste). C'est historiquement la plus ancienne de ces composantes directes, parmi lesquels on peut citer la cybernétique ou encore la Théorie du système général.

Notes et références [modifier]

  1. Cité par Émile Benveniste dans Problèmes de linguistique générale, III, 8.
  2. Problèmes de linguistique générale, III, 8.

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29 décembre 2008

Les langues sont en évolution constante

Les langues sont en évolution constante [modifier] Chaque langue prise en synchronie possède un ensemble de traits qui la définissent et que l'on peut décrire avec précision, parmi lesquels la syntaxe (règles grammaticales présidant à la construction d'énoncés), le lexique (stock de lemmes, ou « mots », d'une langue), la morphologie (modifications subies par les lemmes pour répondre aux exigences syntaxiques, comme la conjugaison, la déclinaison ou les règles d'accords) et le système phonologique (stock de phonèmes d'une langue). Ces traits, cependant, ne peuvent être décrits que pour un état précis de la langue, limité dans l'espace et le temps. Par exemple, les traits du français tel qu'il était parlé au XIIe siècle ne coïncident plus avec ceux de celui que l'on a parlé aux XIVe, XVIe et XXe siècles. Les raisons de cette évolution sont multiples ; pour ne retenir que la principale, il suffit de dire qu'en se transmettant, surtout oralement, ce qui a été le cas (voire l'est encore) pour la majorité des langues, les informations se modifient, à la manière du « téléphone arabe ». Les humains ne sont pas dotés d'une mémoire parfaite, et chacun utilise ses propres mots, a sa prononciation, commet des « erreurs » grammaticales qui lui sont propres. Chaque génération apprend une langue quelque peu différente de celle de ses ancêtres. Le processus d'évolution peut sembler actuellement faible, ralenti qu'il est par la normalisation des langues utilisées dans les pays dits « développés » : on enseigne à l'école une langue normée, et un habitant du Luberon, par exemple, entend fréquemment le français des Parisiens grâce aux médias, ce qui n'est le cas que depuis récemment. Pendant des siècles, les locuteurs d'une langue n'ont pu connaître que celle de leurs proches, ce qui a favorisé les évolutions : sans comparaison, il n'est pas possible de savoir de quelle manière l'on diverge d'autres usages, ni même que l'on diverge. C'est pour cette raison que l'on a parlé en France pendant des siècles une multitude de langues plus ou moins proches les unes des autres, que l'on nomme de manière péjorative « patois », jusqu'à ce que s'impose réellement l'une des variantes possibles (on plutôt un ensemble de variantes considéré comme le français). Les phonèmes d'une langue, de la même manière que le reste, évoluent constamment, et ce surtout à cause de ce que l'on nomme la « paresse articulatoire » : l'être humain, en parlant, tend à dépenser le moins d'énergie possible tout en devant faire en sorte que l'information reste compréhensible. Il « accommode » donc les sons, surtout en contact, à ce souci d'économie. Si l'on ne prend que l'exemple de la langue (c'est-à-dire ici l'organe ; on aurait pu aussi prendre comme point de départ la glotte), il est facile de constater que celle-ci se déplace pendant l'émission de sons (il suffit, pour s'en assurer de prononcer les sons ou puis ch pour sentir son déplacement). Par paresse articulatoire, les locuteurs vont éviter que celle-ci ne fasse de trop de mouvements : si l'on prononce distinctement les sons /a/, /n/ et /p/ à la suite, soit /anp/, l'on constate que la langue doit toucher les dents (pour /n/) puis s'effacer pour que les lèvres prennent le relais (afin de prononcer /p/). Or, si l'on émet ces sons rapidement, on se rend compte que ─ de manière naturelle ─ il est plus simple de prononcer /amp/ : la langue n'a plus besoin de toucher les dents, les consonnes /m/ et /p/ étant toutes deux prononcées au moyen des deux lèvres ; le résultat, toutefois, reste suffisamment proche du point de départ pour que le processus soit inconscient. Ce phénomène, dit « assimilation » des sons en contact, est l'un des principaux responsables des modifications phonétiques : les sons qui se suivent tendent à être prononcés d'une manière proche, qui n'est pas forcément le point d'articulation. Ceci ne constitue bien sûr qu'un seul exemple parmi des dizaines. On peut consulter la liste des principales modifications phonétiques pour s'en donner une idée. Parmi toutes les évolutions possibles, seules celles qui concernent les phonèmes ne le font pas d'une manière « désorganisée », puisqu'elles suivent le plus souvent le principe d'économie. Il existe cependant un effet inverse, celui de la différenciation, qui éloigne des phonèmes devenus trop proches et évite ainsi que les énoncés deviennent trop ambigus : en effet, si seule la paresse articulatoire jouait, il faudrait convenir que les langues ne pourraient évoluer que vers une grande simplification : le système phonologique d'une langue B issue de A devrait alors comporter moins d'unités, jusqu'à ce qu'avec le temps il n'existe plus qu'un nombre très réduit d'unités, ce qui n'est pas le cas ; comme on l'a dit, l'évolution d'une langue est partagée entre deux pôles : la paresse articulatoire d'une part et la nécessité de transmettre une information d'autre part. Si une langue à un état X issu d'un état W, et ainsi de suite jusqu'à un hypothétique point de départ A ne comportait plus que deux phonèmes /a/ et /b/, il faudrait concevoir que les mots en composant le lexique seraient interminables. En effet, constituer ne seraient-ce que cent mots différents au moyen de deux unités demande au moins l'utilisation de sept occurrences de ces unités à la suite (en base deux, il faut 27 pour obtenir 128 configurations possibles), comme /abbaaba/, /babbaab/, /baababa/, etc. Or, des mots trop longs demandent plus d'efforts, tant pour les mémoriser que pour les prononcer, ce qui contredit la tendance à la paresse articulatoire : les systèmes phonologiques se modifient sans toutefois se simplifier, au risque de demander sinon plus d'efforts encore. En sorte, ils sont constamment dans une recherche d'équilibre de rendement. Notions fondamentales [modifier] Note : conformément à la tradition qui prévaut en linguistique comparée, les transcriptions phonétiques ne suivent pas l'alphabet phonétique international mais, selon les familles de langues : le système de Bourciez pour les langues romanes, la transcription des germanistes pour les langues germaniques, la transcription des langues indiennes pour le sanskrit, etc. On situe les premières tentatives d'étude du caractère régulier des évolutions phonétiques au XIXe siècle, quand le slaviste August Leskien a pris conscience de l'Ausnahmlosigkeit der Lautgesetze, c'est-à-dire la « régularité des lois phonétiques ». Cette régularité ne se retrouve ni en sémantique, ni en syntaxe ou en morphologie : seule la phonétique historique obéit à des lois, ce qui explique qu'elle soit la pierre angulaire de la linguistique comparée. Seuls les sons suivent des changements réguliers [modifier] Il n'est pas possible de distinguer des changements réguliers ailleurs que dans le domaine des sons d'une langue. En effet, si le sens des mots évolue aussi constamment, on ne peut donner de règle générale concernant ces évolutions. Par exemple, rien ne permettait de prévoir que du mot latin rem, « quelque chose », le français en aurait tiré rien, « absence de quelque chose » ou encore que passus, « pas que l'on fait en marchant », eût donné à la fois pas, même sens, et pas, adverbe de négation. Si ces modifications avaient été régulières, on les aurait retrouvées dans toutes les autres langues romanes, ce qui n'est pas le cas. Les exemples pourraient être multipliés à l'infini dans le domaine sémantique : celui-ci ne suit pas de lois. De même dans les autres domaines, comme la syntaxe ou la morphologie : aucune tendance générale à l'évolution des langues ne permet de justifier qu'on ait en français besoin de deux négations pour nier (il ne veut pas), non plus que le castillan ait formé deux imparfaits du subjonctif à partir du plus-que-parfait de l'indicatif et du plus-que-parfait du subjonctif latins. En sorte, il n'est possible d'étudier les grandes tendances évolutives des langues que dans un cadre phonétique et phonologique. La notion de loi phonétique [modifier] Le point de départ de la phonétique historique repose donc dans un constat empirique de correspondances. Ainsi : « ε et ο grecs correspondent à a en sanskrit », ce que l'on voit dans des cas comme « grec πατέρ- = skt. pitár- » (« père ») ou encore « grec δρυμός (forêt de chênes) = skt. drumas (“arbre”) ». Ce dernier exemple montre bien que si les correspondances peuvent être établies entre les sons, elles ne fonctionnent pas nécessairement entre les sens des mots comparés. Un autre exemple peut le prouver facilement : soient les mots res (latin), rien (français) et rāyás (sanskrit) ; la phonétique historique nous apprend qu'ils proviennent directement ou non d'un même étymon indo-européen (le latin et le sanskrit dérivant de l'IE, le français du latin). En latin, le terme signifie « quelque chose », en français « aucune chose (rien) » et en sanskrit « richesse ». Bien que provenant tous d'une même source, les mots n'ont pas gardé des sens identiques, sans que l'on puisse établir de règle permettant de déterminer de quelle manière le sens a évolué pour d'autres mots : les évolutions sémantiques ne sont pas régulières. Ainsi, dans un contexte donné, l'évolution phonétique est régulière et mécanique, de telle sorte que l'on puisse établir des correspondances formelles entre les phonèmes de tel état d'une langue et ceux d'un autre état, ou, partant, entre les phonèmes de langues issues d'un même ancêtre. Cette régularité des modifications permet que l'on qualifie de « loi » les descriptions qu'on peut en faire et qui concernent la phonétique historique. C'est par l'étude des correspondances entre les phonèmes de plusieurs langues que l'on peut savoir qu'elles sont « génétiquement » liées ; cette même étude a d'ailleurs permis la découverte de la notion de « familles de langues », parmi lesquelles les langues indo-européennes, qui, observées sous l'angle de la linguistique comparée, montrent qu'elles sont toutes issues d'un ancêtre commun, l'indo-européen. D'autre part, les modifications phonétiques ne s'appliquent qu'à des moments précis de l'histoire d'une langue et dans certains dialectes : aucune loi n'est universelle ni intemporelle. Par exemple, l'on sait que la sifflante grecque /s/ tombe entre deux voyelles (on parle d'un amuïssement) ; c'est le cas dans un nom comme τεῖχος (« rempart ») dont le génitif attendu est τείχεσ+ος. La forme classique est bien τείχεος, qui devient τείχους par contraction des deux voyelles en hiatus. Cette règle ne concerne cependant que le grec : elle ne fonctionne pas en latin, par exemple, où un /s/ entre deux voyelles passe normalement à /r/ (cas de rhotacisme) : honos (« honneur » ; la forme classique est honor, par analogie avec les autres cas) fait au génitif honos+is, soit honoris. De plus, la loi n'a fonctionné en grec qu'à une certaine époque : un mot comme πόσις (« époux ») possède un /s/ intervocalique parce que celui-ci provient de l'évolution de /t/ devant /i/ en /tsi/ puis /si/ (on parle d'une assibilation) ; de sorte, l'on peut dire qu'en grec à une certaine époque /s/ s'est amuï entre voyelles et qu'ensuite la loi n'a plus eu cours ; quand de nouvelles sifflantes sourdes sont apparues entre voyelles, elles n'ont pas été modifiées. Encore une fois, il convient de préciser que le passage de /ti/ à /si/ ne concerne que le grec, puisque l'équivalent direct de πόσις se retrouve en sanskrit sous la forme patis (« maître »). Le cas se rencontre de la même manière dans les langues celtiques, où le phonème indo-européen *p s'est amuï (ainsi *ph2ter-, « père », donne bien pater en latin, πατέρ- en grec, pitár- en sanskrit mais athir [aθir] en vieil irlandais) tandis qu'en certaines langues celtiques (celtique-P, différencié du celtique-Q) *kw est devenu p (comme dans pedwar gallois, « quatre », de *kwetwōr). De sorte, il existe dans les langues celtiques-P un phonème /p/ qui s'est développé après l'amuïssement du *p indo-européen : seuls se sont amuïs les *p anciens, et non ceux issus d'une évolution phonétique postérieure. L'on peut ainsi donner une chronologie aux évolutions phonétiques : « *kw > p » doit en toute logique être situé dans le temps après « *p disparaît ». Les p dans les langues celtiques-Q (comme l'irlandais) sont encore plus jeunes (issues des b devant h ou empruntées d'autres langues) Enfin, il faut considérer que les évolutions sont inconscientes et graduelles : les locuteurs n'ont pas l'impression de déformer les sons qu'ils utilisent (ce qui explique que de nos jours ces évolutions soient plus lentes : chaque locuteur d'un pays dans lequel les médias et l'enseignement diffusent une langue normalisée prend facilement conscience de ses divergences) ; elles sont graduelles, justement, parce qu'elles ne doivent pas choquer l'oreille. Il est fréquent en phonétique historique d'indiquer que tel phonème donne tel phonème. Ce n'est cependant qu'une réduction qui masque le caractère continu des évolutions. Si l'on indique par exemple que le /t/ du latin devant le son /y/ — à l'initiale de yourte — lui-même devant voyelle devient en français moderne un /s/ — comme dans sa — (ainsi latin fortia, prononcé /fortya/ donne force /fors/), ce que l'on peut noter par « /ty/ + voyelle > /s/ + voyelle », c'est un raccourci pour une série d'évolutions lentes et progressives, dont les principales étapes sont les suivantes (en gardant la suite de phonèmes de l'exemple précédent) : /tya/ > /ca/ (où /c/ note un /t/ mouillé, ou « palatalisé », prononcé entre /t/ et /k/) : plutôt que de se placer d'abord sur la position du /t/ (les dents) puis du /y/ (le palais dur), la langue adopte le point d'articulation de /y/ (on parle d'une « assimilation ») qui, lui, disparaît par trop proche proximité ; /ca/ > /csa/ : l'articulation occlusive de la consonne /c/ se relâche à la fin (on parle d'un « relâchement articulatoire ») et laisse entendre un son /s/ parasite ; /csa/ > /tsa/ : la consonne se rapproche du point d'articulation où est situé le relâchement /s/ (les dents) pour éviter de se poser d'abord sur le palais pour /c/ puis sur les dents pour /s/ ; /tsa/ > /sa/ : le groupe complexe /t/ + /s/ est simplifié en /s/ simple. Sachant qu'entre-temps la voyelle /a/ est passée à /ǝ/ (e caduc comme dans je), l'on obtient /sǝ/. Ainsi, latin fortia donne bien français force. Pour résumer, l'on peut affirmer à propos des modifications phonétiques étudiées par la phonétique historique : que celles-ci ne concernent qu'un moment précis de l'état d'une langue et ne sont pas intemporelles ; que si un phonème X est devenu un phonème Y au cours de l'histoire d'une langue, tous les phonèmes X de la même époque doivent avoir subi le même processus : il ne doit pas y avoir d'exception qui ne puisse être expliquée par l'application d'une autre loi ou l'analogie (cette dernière notion est essentielle en phonétique historique et plus généralement en linguistique comparée et fait l'objet d'un article séparé). Toute modification connue par une langue doit être régulière et systématique ; que le processus d'évolution phonétique est une caractéristique intrinsèque aux langues vivantes (mais pas la seule : l'évolution des langues concerne tous ses aspects, sémantiques, morphologiques, syntaxiques, etc), qu'il est inconscient et graduel. Les modifications étudiées en phonétique historique sont souvent nommées « lois » quand elles concernent des processus importants ; celles-ci sont principalement de trois natures ; certaines sont « inconditionnées » : elles sont automatiques et s'appliquent dans n'importe quel contexte ; les autres sont « conditionnées » et ne prennent place que dans un contexte phonétique particulier. Les dernières, enfin, sont « sporadiques » et se manifestent parfois, de manière plus ou moins régulière. La notion de loi contestée [modifier] Jean Aitchison conteste la notion de loi phonétique en se réfèrant aux travaux des sociolinguistes, qui ont montré le caractère progressif des changements phonétiques et leur extension inégale dans un même communauté linguistique.[1] Ainsi en anglais, la forme du gérondif varie en fonction du registre de langue entre forme familière en -in et forme de prestige en -ing (Quartier de Reading, étudié par Jenny Cheshire) ou la prononciation [ai] ou [əi] de la diphtongue orthographiée i(gh) (Martha's Vineyard, étudiée par Labov). Cet article ou cette section doit être recyclé. Une réorganisation et une clarification du contenu est nécessaire. Discutez des points à améliorer en page de discussion. Par l'exemple du chinois moyen elle montre que la nasalisation commence avec les an, puisque c'est physiologiquement impossible de ne pas brèvement nasaler les a devant nasale, puis continue aux autres voyelles devant nasales. Un changément commence alors par un mot exposé par sa fréquence et une provocation phonétique, continue (peut-être) avec des mots analogues, un peu moins exposés, et finit parfois sans atteindre tous les mots théoriquement concernés (à condition que ça ne provoque pas d'irrégularité dans la phonétique d'une langue). Tout comme il commence avec un parleur, continue (peut-être) avec d'autres, finit (peut-être) par remplacer totalement la vieille prononciation. Toutefois, un système phonétique ne peut pas fluctuer en trop de respects en même temps - c'est pour ça que les changements s'ordonnent chronologiquement.
23 novembre 2008

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